Les actes symboliques en photothérapie /Partie 2

Le deuil d'un avortement: actes symboliques, psychomagie et photothérapie.

En Photo-thérapie, je travaille beaucoup avec l'écologie personnelle du moment.

En accompagnement personnalisé, je fais corps avec l'écologie de la personne et j'épouse au mieux sa problématique ( dans le sens d'adaptation profonde), je mets au service mon expérience, mon imagination et mes ressources.

Je fais pareil pour moi, cela me permet d'approfondir mon approche, d'acquérir plus de compréhension et de conscience du "soi" et d'inscrire dans ma chair le processus que je propose dans mes accompagnements.

Parfois je psychomagie 24h, parfois un mois et parfois 6 :)

Respecter le rythme du soin, du soi et du réel, cela permet une meilleure intégration.

Pendant les quelques jours qui ont suivis l'acte psychomagique, je me suis laissée portée par les vagues qui me traversaient, sans trop m'attarder mentalement, en douceur avec ce qui resurgissait de mon passé ...

Des souvenirs, des images, des sensations, des rêves, des sueurs nocturnes, des pensées et de la culpabilité.

Je regarde mes images avec beaucoup de tendresse, j'efface, comme une caresse, je laisse la place, je soigne le vide, je dis au revoir.

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J'avais la sensation de faire la paix avec mon passé. La douce impression de pardonner et de me faire pardonner. J'avais le sentiment de guérir une blessure profondément inscrite dans ma lignée de femmes.

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Le temps du recueillement était venu,

C'était le moment de dire adieu, correctement. Se défaire du souvenir de mon corps couché sur des coussins dans une salle aux néons agressifs et des regards froids sur moi, de cette impression d'être sans émotion.

Prendre le temps,

Trouver une petite boîte,

Acheter des fleurs,

Écrire une lettre,

Fermer les yeux et respirer l'adieu, en conscience.

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Une seule larme, chaude et délicate,

Une tristesse qui, doucement, prend son envol.

Je lis et relis mes mots, avec une émotion retenue,

Je me surprend d'avoir peur de laisser partir,

Comme une dissonance, je me déséquilibre,

Je connais cet état, d'entre deux, je le fréquence souvent dans mes exploration et avec ma clientèle,

Vouloir d'une part se libérer de quelques chose de douloureux et de l'autre se retenir par peur de l'après,

Ici, pour moi, c'est la crainte du vide que cela va laisser en moi. J'ai peur du vide, comme si j'allais perdre le sens.

Lorsque l'on change nos représentations, il y a ce moment d'inconfort qui surgit, d'espace vide,

C'est comme si on marchait sur une corde, tel un funambule, avec cette sensation d'une chute imminente.

Je transforme mes images mentales, je crée une nouvelle représentation et j'équilibre mes émotions.

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J'ai laissé le processus se faire pendant dix jours,

Dix jours de cohabitation pour une intégration totale, du corps, de l'âme et du mental,

J'ai ressenti de nouveaux élans de joie, un apaisement dans cette profonde tristesse,

Dans mon corps, une sensation désagréable s'efface doucement.

Le changement est subtil, parfois presque imperceptible, mais il est présent, je conscientise à quel point ces petits actes, ces rituels et ces images ont un impact sur moi et mon bien être.

En combinant plusieurs approches, j'ai l'espoir que cela m'aide dans mon évolution et mon épanouissement. J'ai l'impression de retirer un cailloux de ma chaussure et de libérer une chaine à ma cheville.

Le temps était venu pour ensevelir l'objet pour qu'il se transformer, je suis prête pour l'au-revoir définitif, je suis prête à laisser partir, je suis prête pour continuer le deuil.

Je plante une rose blanche, signe d'un amour éternel, je remplace la culpabilité et la honte, j'enregistre ces nouvelles images dans ma bibliothèque au creux de mon imaginaire.

Je laisse le processus se terminer, lentement.

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Tout travail de deuil, de conscientisation, de changement de paradigme, de recherche sur le soi, tout travail psychothérapeutique approfondi, amène son lot d'inconforts et de surprises.

Les jours suivants, j'ai eu des images comme des flashs: une petite fille qui court sur le sable, un visage d'enfant avec un regard triste, une ville déserte avec des petites ombres fantomatiques ...

Je me suis dit que j'avais encore besoin de créer quelque chose, que ce n'était pas encore fini, comme un appel à matérialiser ce que June aurait pu être.

Mon inconscient réclamait la création d'une représentation, il voulait la voir, la ressentir, la contempler et l'aimer.

Pendant deux jours j'ai créé des images.

En regardant les images, pour une phase d'analyse photothérarapeutique, j'ai eu l'impression de rentrer dans une douleur.

C'était trop fort, j'avais besoin de reprendre mon souffle. Dans ma tête les pensées étaient confuses, mes sensations paradoxales, des souvenirs et des rêveries qui semblaient venir d'un autre monde ...

Suis-je en train de replonger dans l'état dépressif qui avait suivi mon IVG?

Qu'ai-je déclenché avec ce processus?

À suivre

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